Monts et merveilles

Monts et merveilles

« La philosophie est une voie alpine, l'accès en est escarpé, plein de pierres pointues et d'épines piquantes, il est solitaire et de plus en plus désert à mesure qu'on monte; celui qui l'emprunte doit, sans peur, laisser tout derrière lui et se frayer avec persévérance son chemin dans la neige froide. Souvent, il se trouve au bord du précipice et voit en dessous la verte vallée, le vertige l'y attire avec force, il lui faut se tenir quitte à devoir coller ses semelles aux rochers avec son propre sang. En échange, il voit bientôt le monde en-dessous de lui, ses déserts de sable et ses bourbes disparaissent, ses aspérités se compensent, ses disharmonies n'apparaissent plus, sa forme arrondie se révèle. Lui-même se trouve toujours dans un air alpin, pur et frais, et voit déjà le soleil quand le bas est encore plongé dans la nuit noire. » A. Schopenhauer